Dans l’inconscient collectif, quand on parle d’architecture
durable ou d’architecture écologique, on pense tout de suite « HQE ».
Ce concept de Haute Qualité Environnementale datant des années 90 avait pour
but de limiter l’impact environnemental des bâtiments et des villes. Mais en
2009, pour les architectes durables, le label HQE n’est qu’un service minimum…
Christophe Lachassagne du cabinet d’architectes Ethik-A, nous explique : « HQE, pour moi c’est le strict minimum ! Ce label est constitué de 14 cibles, mais il suffit pour labéeliser un bâtiment HQE d’en remplir 6. Or, les 5 premières cibles tiennent de ce que doit faire déontologiquement n’importe quel architecte dans le cadre de ses prestations... »
Pour lui, de nombreux promoteurs immobiliers arrivent
avec les mêmes projets qu’avant le label HQE et parviennent à obtenir tout de
même la labellisation, qui leur sert à se faire de la publicité. « C’est un
coup de peinture verte sans apprêt ! » tempête l’architecte durable,
qui déplore qu’en France, les raccourcis soient vite faits entre HQE et véritable
développement durable.
L’architecte appelle de ses vœux une révision des
méthodes utilisées par le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment
pour normaliser les matériaux. « Actuellement, par exemple, il est impossible
de se servir de matériaux non industriels, donc exit tous les matériaux naturels,
type pierre, terre, paille, etc… »
La bonne labellisation, pour lui, serait celle qui
prendrait à la fois en compte les types de matériaux, leur provenance, leur bilan
carbone, et qui de plus « prendrait en compte les aspects énergétiques du
projet »
Des critères qu’il s’impose lui-même dans son activité
d’architecte durable, et qu’il aimerait voir se généraliser. « Pour
l’instant, les labels prennent en compte soit l’un soit l’autre, ce qui à mon
avis n’est pas suffisant. » conclue-t-il.
Il est vrai que HQE est le service minimum. Les professionnels sont mal informés.
Rédigé par : Immobilier | 25 octobre 2010 à 11:50