par Paul van Bergen, DGMR
Six critères:
L’analyse de la documentation et des études scientifiques permet de distinguer six critères essentiels pouvant contribuer à un climat ambiant sain et confortable, et donc aussi à une construction durable.
Ces critères, ou certains de leurs éléments constitutifs, sont inclus dans les systèmes d’évaluation des constructions tels que certifications LEED et BREAAM (www.breeam.org). Ils sont donc essentiels lors de la conception et de la réalisation d’une construction durable.
Voici ces 6 critères en bref – en d’autres termes : que faut-il et ne faut-il pas faire :
1. Permettre aux utilisateurs d’exercer une influence :
les utilisateurs doivent pouvoir influencer intégralement le climat ambiant. Par exemple, il doit être possible de régler la température été comme hiver. Il faut pouvoir déterminer la quantité d’air frais en ayant la possibilité d’ouvrir une fenêtre (des fenêtres qui s’ouvrent sont donc indispensables). Il faut pouvoir commander les stores de protection solaire en façade et les stores intérieurs équipant les fenêtres, qui sont deux fonctionnalités distinctes, et pouvoir régler la quantité de lumière artificielle.
2. Réduire les pointes de consommation :
Eviter la surchauffe grâce à des constructions robustes. Cela signifie éviter un réchauffement rapide grâce à une protection solaire efficace, de préférence réglable, et à la capacité d’accumuler froid et chaleur, donc à tirer parti de la masse de la construction. Cela peut consister à utiliser la masse des sols ou des façades et des murs. Il ne faut donc pas recouvrir ou isoler la masse de la construction.
3. Ventilation isotherme :
Séparer chauffage et refroidissement de l’air de ventilation. Cela signifie qu’il ne faut pas utiliser l’air de ventilation pour chauffer ou refroidir. En effet, de l’air trop chaud n’est pas ressenti comme de l’air de ventilation frais et rafraîchissant, et de l’air trop froid entraîne des problèmes liés aux courants d’air. Il est uniquement possible d’assurer une ventilation sans problème si l’air insufflé est environ à une température ressentie comme confortable. Il faut donc chauffer et refroidir avec des systèmes hydrauliques et non avec l’air indispensable à la ventilation.
4. Chauffer avec des températures faibles et refroidir avec des températures élevées au moyen de systèmes à rayonnement.
Il s’agit d’un principe bien connu pour obtenir une bonne rentabilité énergétique, qui est aussi très sain et confortable. Avec les systèmes à rayonnement (chauffage par le sol, activation thermique du béton ou plafonds climatisants), il n’y a pas de déplacement d’air et en général, cela permet de maintenir une température ambiante plus basse (en hiver) ou plus haute (en été) en offrant la même impression de confort.
5. Ne pas humidifier l’air de ventilation :
Renoncer à l’humidification mécanique de l’air. Il existe encore de nombreux malentendus concernant la nécessité ou non d’humidifier l’air. L’humidification n’est pas un procédé durable, consomme beaucoup d’énergie et entraîne un risque accru de troubles. Il n’est pas nécessaire d’humidifier l’intérieur des bâtiments où les fenêtres peuvent être ouvertes et où l’ambiance est saine (air non pollué) ! Cela a été démontré depuis longtemps par des études scientifiques. S’il existe encore de nombreux exemples montrant qu’on peut résoudre les problèmes de bouches sèches ou d’yeux déshydratés en installant des humidificateurs, c’est dû au fait que la vapeur d’eau fixe les poussières et les salissures. Il est cependant plus sain, éco-énergique et durable de supprimer la source du problème (la poussière, en nettoyant mieux) que d’utiliser l’humidification de l’air comme palliatif.
6. Assurer un éclairage naturel direct :
Prévoir été comme hiver un éclairage naturel direct pour tous les postes de travail. La lumière du jour doit être considérée comme un élément contribuant à la qualité, et chaque poste de travail doit pouvoir en bénéficier. Il faut donc par exemple prévoir de hautes ouvertures avec vue sur la voûte céleste, des stores de protection solaire qui ne bloquent pas la lumière du jour, laisser pénétrer la lumière du jour sous différents angles en utilisant par exemple des vides et des atriums.
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.