L’architecture durable et écologique une vision et une préoccupation des pays européens et éloignée des problématiques des pays du sud ? L’assertion est réductrice, voire fausse.
Diébédo Francis Kéré, architecte Burkinabé et lauréat 2009 du « Global Award for Sustainable Architecture », démontre le contraire, et prouve, si besoin en était, que les principes et préceptes de l’architecture durable peuvent avoir une résonnance planétaire.
Diébédo Francis Kéré a initialement exercé la profession de charpentier à Ouagadougou, avant de rejoindre l’Allemagne en 1990, où il se plonge dans des études d’architecte à l’université de Berlin.
L’enseignement qu’il y reçoit lui permet d’enclencher une réflexion sur la responsabilité sociale de l’architecte.
Il y forge un précepte : mettre en exergue les qualités propres aux cultures locales.
Construire dans les régions du globe en proie à des difficultés financières, sociales, politiques… relève du tour de force.
Diébédo Francis Kéré propose sa propre méthode, reposant sur la conciliation d’une architecture fondée sur une architecture adaptée et respectueuse des conditions climatiques, ainsi que sur la sensibilisation des populations aux enjeux de l’architecture durable, mais aussi à une meilleure connaissance des matières premières à disposition.
En s’appuyant sur les règles traditionnelles de construction en terre et sur quelques astuces techniques, Diébédo Francis Kéré assure pouvoir favoriser une bonne aération assurée par la circulation d’air, ainsi qu’une bonne isolation acoustique de l’habitat. L’architecte le souligne, il s’agit avant tout de faire preuve de bon sens et de bonne volonté.
Si Diébédo Francis Kéré a été révélé au grand public à la suite de l’Aga Khan Award for Architecture en 2004, c’est surtout le projet d’école primaire réalisé à Gando, au Burkina Faso qui a construit sa notoriété.
Pour se projet, il s’appuie sur la mobilisation et la participation active de toute la population, qui fédérée derrière un même projet donnera des miracles permettant même de contourner les difficultés techniques. Car pour être un projet viable et durable, Diébédo Francis Kéré a depuis longtemps compris qu’il devait s’appuyer sur les populations locales.
Cet appui ayant part ailleurs le double avantage de faciliter la production, mais aussi de favoriser le transfert de compétences aux populations locales, qui s’approprient les techniques, et sont à même de les reproduire.
L’effet durabilité est ainsi démultiplié par la mise en situation d’autonomie des populations.
Et c’est là le vrai levier de construction de l’avenir !
Sources : www.mondomix.com
Plus d’infos :
Le site de Francis Kéré : http://www.kere-architecture.com/
Article d’un journal Burkinabé : http://www.lefaso.net/spip.php?article11595
Pas mal du tout l'idée du transfert de compétences aux populations locales. Bravo
Rédigé par : Brindille | 07 juillet 2010 à 12:59
On retrouve le même thème d'article dans le courrier international de ce mois de novembre
Rédigé par : Prima | 24 novembre 2010 à 19:19