L’objectif de Green-Ingenierie est d’industrialiser la fabrication des panneaux isolants 100% biosourcés ISOLGREEN, issus du kenaf, afin d’offrir une alternative écologique à l’isolation thermique des bâtiments, ceci après avoir déployé des activités de recherche et de développement autour du kenaf et d’un liant vert.
Deux passionnés d’aviron sont à l’origine de ce projet :
- Eric Alvarez, qui gère actuellement la société, est également Président de l’Association d’Intelligence Economique Pratico-ie,
- Jean-Pierre Talamona intervient quant à lui sur le volet “études thermiques” au sein de Green Ingénierie. En outre, président pour l’Alsace de la FFB (Fédération Française du Bâtiment), il gère notamment BE-Ecotherm, un bureau d’études complémentaire de l’activité de Green-Ingénierie (conseil et simulation thermique dynamique).
Le kenaf est une plante annuelle à croissance rapide. Apparentée au coton, elle présente d’intéressantes propriétés mécaniques similaires à la fibre de verre. Le kenaf pousse dans des zones subtropicales (Tunisie, Malaisie, Texas…). Ses propriétés lui permettent d’être utilisée dans la pâte à papier, les composites ou les éco matériaux (géotextiles, matériaux isolants). “Pour donner un ordre d’idée, le kenaf représente aujourd’hui 10% de la production mondiale de fibres” précise Eric Alvarez. “En outre, cette plante est intéressante car on peut effectuer de 3 à 4 récoltes par an”. La fibre de kenaf peut par exemple remplacer la fibre de verre dans l’industrie automobile (carrosserie par exemple) grâce à d’excellentes propriétés mécaniques (brevets déposés par Toyota), elle permet également de fabriquer des coques de téléphone portable (déjà commercialisés par NEC) en Italie, des industriels fabriquent des tissus pour l’habillement, ainsi que des géotextiles, avec la fibre de kenaf importée de petits producteurs de Tunisie. Aux USA, on utilise le kenaf pour remplacer la cellulose du bois dans la fabrication de la pâte à papier car il contient moins de lignine et nécessite notamment moins d’énergie pour les opérations de blanchiment en Australie, il est utilisé pour produire des biocarburants.
Il n’y a pas encore de filière complète et homogène autour du kenaf ; cette filière est “en construction”. Green-Ingeniérie a identifié une niche de marché pour valoriser le kenaf ; notamment comme isolant thermique dans le secteur de la construction neuve et de la rénovation. Il représente une alternative aux isolants d’origine minérale. Si ses performances d’isolation sont comparables aux autres isolants, le kenaf présente par ailleurs d’autres avantages : c’est un matériau sain à manipuler et à l’usage, car ses fibres ne sont pas biopersistantes. (cette caractéristique est d’ailleurs un élément imposé dans les cahiers de charges des appels d’offres publics en Allemagne), il dispose d’un excellent confort de pose car il est non-allergène et ne présente pas de fibres ou poussières abrasives. De ce fait, il peut être posé sans masque, lors de sa croissance, le kenaf influe favorablement sur le bilan carbone, et a également d’intéressantes propriétés dépolluantes (il absorbe les métaux lourds) ses fibres sont respirantes (elles permettent de réguler le taux d’humidité ambiant), il est l’un des seuls matériaux à répondre aux exigences de ceux qui veulent impérativement une “maison verte”, écologique, composée exclusivement d’écomatériaux et sans aucune fibre polluante.
Mais, il coûte de 2 à 3 fois plus cher que les matériaux d’isolation traditionnels : entre 12 et 18 € le mètre carré, contre 6 à 10 € pour les laines minérales que l’on trouve sur le marché…
Green-Ingenierie s’est lancé sur le marché des matériaux d’isolation verts (bio sourcés ou recyclés), pour les sols, les planchers et les des panneaux isolants. Pour les élaborer, Green-Ingenierie importe de Malaisie par bateaux , puis péniches sur le Rhin, des balles de fibres de kenaf en conteneurs. La mise en place d’une filière d’importation tunisienne est envisagée. Deux partenaires industriels assurent la fabrication des panneaux isolants, obtenus par enchevêtrement des fibres, assemblées grâce à la présence de polyester synthétique, prochainement remplacé par le liant vert. Le produit standard présente les caractéristiques suivantes : 100 mm d’épaisseur et 40 kg au mètre cube. La société commercialise aujourd’hui ses matériaux dans le circuit traditionnel des matériaux d’isolation, sur un positionnement “éco-citoyen” et dans les réseaux militants.
Le projet Isolgreen : ce projet labellisé par le Pôle Fibres (Pôle de compétitivité) a pour objectif de créer un matériau isolant 100% vert, grâce au remplacement du polyester issu de ressources fossiles dans les fibres de kenaf, par un liant “vert” à base de PLA (issu de l’amidon de maïs) modifié. Ce projet soutenu par la Région Alsace est mené en collaboration avec le Laboratoire d’Ingénierie des Polymères pour les Hautes Technologies (LIPHT), localisé dans l’Ecole de Chimie, Polymères et Matériaux (ECPM) de Strasbourg (Université de Strasbourg). Les propriétés du kenaf sont aussi étudiées afin d’identifier les extraits de la plante qui pourraient entre dans la composition de cosmétiques, de détergents ou de colles.
Source :
http://biopol.free.fr/index.php/developpement-de-panneaux-isolants-100-biosources-a-base-de-kenaf/
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