Les représentants des gouvernements du monde entier, les organisations internationales et la société civile se donnent rendez-vous à Durban, du 28 novembre au 9 décembre 2011, pour la 17e Conférence des Nations Unies sur le changement climatique. Objectif : faire avancer l'ensemble des pays dans la prise d'actions concrètes en faveur du climat et aider les pays les plus vulnérables à réaliser les investissements nécessaires pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre.
Le blog vous présente les enjeux.
Pourquoi une nouvelle session de négociations ?
La Conférence des Parties (COP) instituée lors de l’adoption de la Convention Cadre des Nations Unies sur les changement climatiques en 1992 est l’organe suprême de la Convention. Elle se réunit tous les ans pour faire le point sur l’application de la Convention, adopter des décisions qui élaborent davantage les règles fixées et négocier de nouveaux engagements.
Ces rencontres sont d’autant plus justifiées que la Conférence de Copenhague en 2009 n’a pas tenu toutes ses promesses à savoir l’adoption d’un nouvel accord international sur le climat.
Si depuis, les accords adoptés lors de la Conférence des Parties de Cancùn (COP16) ont scellé les fondations nécessaires (objectif de 2°C , adaptation, financement … ) pour se diriger à terme vers un accord juridiquement contraignant, beaucoup de sujets restent à ce jour incomplets ou non aboutis : objectifs de réduction démissions de gaz à effet de serre, vérification et contrôle...
Ils alimentent en grande majorité toutes les sessions de négociations actuelles et celles à venir.
Quels seront les sujets abordés ?
La conférence de Durban devra aborder les questions qui n’ont pas été traitées jusqu’alors, en particulier la nature juridique du futur régime international de lutte contre les changements climatiques, et l’avenir du protocole de Kyoto.
Les accords de Cancùn ont fixé le cadre des mesures à prendre en matière d’adaptation, de financement, de lutte contre la déforestation ou encore de transfert de technologies.
Mais alors que la menace des changements climatiques se confirme chaque jour davantage, avec des effets de plus en plus inquiétants, les Parties à Durban devront poursuivre sur leur lancée et traiter les questions qui n’ont pas été abordées à Cancùn :
la nature juridique du futur régime international de lutte contre les changements climatiques,
le relèvement de l’ambition de toute la communauté internationale en vue de limiter le réchauffement global en dessous de 2°C
et la mobilisation de l’investissement nécessaire pour les pays en développement.
La question de l’avenir du protocole de Kyoto, le seul instrument juridiquement contraignant sur le climat et dont la première période d’engagement finira en 2012, sera également au centre de la prochaine conférence de Durban.
Comment s’organisent les négociations post 2012 ?
L’actuel cycle de négociations a été lancé à Montréal en 2005 et officialisé en 2007 par le Plan d’Action de Bali qui a permis grâce à un accord sur les thèmes-clés à aborder, de structurer le processus de travail.
Deux voies de négociations parallèles ont alors été mises en place :
la première liée aux décisions à prendre dans le cadre du Protocole de Kyoto ou AWG-KP (notamment relatives aux engagements des pays développés après la première période d’engagement du Protocole en 2012) ;
et la seconde concernant l’adoption d’actions nouvelles dans le cadre de la Convention de Rio impliquant tous les pays AWG-LCA.
Les travaux de 2 groupes de travail ont été prolongés après la conférence de Copenhague afin de parvenir à terme à un accord international complet.
Le groupe AWG KP (Groupe de travail spécial des nouveaux engagements des Parties visées à l’annexe I au titre du Protocole de Kyoto) :
Ce groupe traite plus particulièrement de l’évolution des dispositions du Protocole de Kyoto en vue des périodes d’engagement suivant la première période 2008-2012, ce qui inclut des discussions sur les futurs objectifs chiffrés de réduction des pays développés et en transition. Antérieur au groupe LCA, il se réunira pour la 17e fois à Durban.
Le groupe AWG LCA a été créé à Bali en 2007 et se réunira pour la quinzième fois à Durban . Il négocie les sujets suivants :
1. Vision commune de l’action concertée à long terme (shared vision)
2. Action renforcée au niveau national/international pour l’atténuation des changements climatiques :
Atténuation par les pays développés
Mesures d’atténuation appropriées au niveau national prises par les pays en développement.(NAMA’s)
Réduction des émissions résultant du déboisement et de la dégradation des forêts dans les pays en développement, et rôle de la préservation et de la gestion durable des forêts ainsi que du renforcement des stocks de carbone forestiers dans les pays en développement (REDD+)
Démarches sectorielles et mesures par secteur concertées
Conséquences économiques et sociales des mesures de riposte
3. Action renforcée pour l’adaptation
4. Action renforcée dans le domaine de la mise au point et du transfert de technologies pour appuyer les mesures d’atténuation et d’adaptation
5. Action renforcée dans l’apport de ressources financières et d’investissements pour appuyer les mesures d’atténuation et d’adaptation et la coopération technologique
6. Renforcement des capacités
Infos :
http://www.franceonu.org/spip.php?article5226
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