Plan de rénovation urbaine de la ville de Villiers-le-Bel (Val d’Oise)
Le « chantier du siècle » : Annoncé comme tel, le Programme national
de rénovation urbaine (PNRU) a été défini par la loi du 1er août 2003 et lancé par Jean-Louis Borloo, alors ministre délégué à la Ville et à la Rénovation urbaine. L’objectif du PNRU est de rénover en profondeur des quartiers délaissés, sur l’ensemble du territoire national.
L’Agence nationale de rénovation urbaine (ANRU), un organisme public, est chargée de la gestion des diverses opérations de rénovation. En France, 400 000 logements sociaux doivent être rénovés d’ici 2013 tandis que 250 000 autres seront démolis, et reconstruits afin d’améliorer les conditions de vie de près de quatre millions d’habitants. Au total, 530 quartiers doivent être rénovés, dont 189 prioritaires.
La validation de l’ANRU : Didier Vaillant, maire de Villiers-le-Bel, a proposé à l’ANRU la réhabilitation des Carreaux, le quartier d’habitat collectif le plus ancien de la ville, créé en 1956. L’agence a validé ce projet et, le 25 juillet 2006, un accord a été signé entre l’ANRU, le maire de Villiers-le-Bel et les différents acteurs du projet. Moins d’un an plus tard, en juin 2007, les premiers travaux démarraient avec une fin prévue pour 2014. Le plan de rénovation de Villiers-le-Bel compte six objectifs : « de nouveaux logements », « la réhabilitation de tous les logements », « de nouvelles rues », « un quartier plus harmonieux », « des équipements scolaires neufs » et « une vraie place pour les commerçants et les associations du quartier ».
Reloger tous les habitants : Le quartier des Carreaux comptait des logements inadaptés et vétustes avec des problèmes d’humidité et de mise aux normes électriques. Une fois les travaux achevés, le quartier ne comptera plus uniquement des logements sociaux et recensera 428 logements neufs. Tous offriront le même niveau de confort, sans augmentation de loyer. « La ville s’est engagée auprès de l’ANRU à reloger toutes les habitants des Carreaux dans leur quartier », assure Maurice Maquin, 3e adjoint chargé des Travaux et de l’Environnement à la mairie de Villiers-le-Bel.
Le chauffage par la géothermie étendu : « Un des grands projets de l’ANRU est d’optimiser le chauffage dans le quartier des Carreaux », explique Jean-Louis Marsac, 1er adjoint chargé des Finances et du Développement social à la mairie de Villiers-le-Bel. Il ajoute : « Bien qu’il soit chauffé par la géothermie depuis 1985, ce qui est déjà un exemple pour les autres quartiers, il restait quelques imperfections dues à une construction à la hâte dans les années 1950-1960. Ces travaux de rénovation visent à étendre ce chauffage par la géothermie à d’autres quartiers comme la ZAC “Derrière les Murs de Monseigneur” et le quartier “Le Puits la Marlière” afin d’offrir aux Beauvillésois un réseau de chaleur digne de ce nom. »
Des logements écologiques : De réels efforts vont être accomplis pour des habitations plus « vertes », comme l’explique Jean-Louis Marsac : « Les bâtiments privés n’ont pas toujours pu être bien orientés par rappot au soleil en raison de contraintes liées aux infrastructures déjà existantes mais ils seront dotés de double vitrage, d’une bonne isolation, etc. Rue Pierre-Semard, les logements détruits et actuellement en cours de reconstruction comprennent des chauffes-eau solaires. » Il explique l’absence de norme écologique : « Ces bâtiments n’ont pas de norme écologique pour des raisons financières. Construire selon la norme serait très coûteux et, le bailleur étant privé, ces coûts se répercuteraient sur les charges, augmentant les loyers ».
Circulation et stationnement : Pour optimiser la circulation et le stationnement, huit nouvelles rues seront créées. Ce sont les habitants eux-mêmes qui ont choisi le nom de ces rues : Rimbaud, Verlaine, Molière, Colette, Aragon, Scribe, etc. Le nombre de places de parking sera, lui, doublé (avec des places privatives). « De nouveaux espaces verts ont également été aménagés, en étroite collaboration avec les habitants qui avaient rempli des questionnaires pour que ces espaces répondent à leurs attentes et en sont aujourd’hui très satisfaits. Deux barbecues collectifs y ont déjà été organisés par la Ville cet été », détaille Maurice Maquin.
Écoles : Les cinq établissements scolaires du quartier étaient dispersés sur cinq sites différents et ne répondaient plus aux besoins des élèves. Ils doivent donc être démolis et deux nouveaux groupes scolaires neufs seront construits. Les parents pourront donc déposer leurs enfants d’âges différents en même temps. Les écoles se verront également dotées de nouvelles technologies, répondant au programme du ministère de l’Éducation. Une école sera transformée en centre de loisirs. « La contrainte écologique est également prise en compte pour les bâtiments publics, détaille Jean-Louis Marsac. « Par exemple, les deux groupes scolaires Jean-Jaurès et Gérard-Philipe seront au top niveau d’un point de vue écologique avec du double vitrage, des toitures végétalisées, une orientation étudiée des bâtiments pour favoriser la luminosité et la chaleur, etc.
On est loin de la consommation 0 mais on s’en approche ».
Commerçants et associations : De manière à améliorer la vie commerçante et culturelle, des locaux doivent être construits pour accueillir l’Association Création Théâtrale Audiovisuelle (ACTA), le collectif Fusion, un Centre médico-psycho-pédagogique (CMPP), des entreprises et associations d’insertion professionnelle. « Les employés du CMPP sont enchantés de leurs nouveaux locaux, bien plus fonctionnels », raconte Maurice Maquin, avant d’ajouter : « Ces travaux ont aussi pour but de donner envie aux commerçants de rester dans le quartier, voire d’en attirer de nouveaux ».
Évolution des travaux : Début 2008, de nouveaux espaces verts étaient créés. Le CMPP a pu intégrer les locaux prévus à cet effet au printemps 2008 et, un an plus tard, 88 logements de deux à quatre étages étaient construits, du studio au 5 pièces, avec une majorité de trois pièces. L’ACTA et le collectif Fusion se sont installés dans leurs nouveaux locaux à l’été 2009. Des travaux de rénovation ont également lieu à la ZAC « Derrière les Murs de Monseigneur » et au quartier « Le Puits la Marlière ».
Budget : Le budget global de l’opération de rénovation du quartier des Carreaux s’élève à 153 946 980 € (HT). L’ANRU a participé à hauteur de 59 597 027 €.
Exposition : Une exposition permanente a lieu depuis plus d’un an à la Maison de la Rénovation Urbaine pour découvrir à quoi ressemblera le quartier des Carreaux en 2018, quelques années après la fin des travaux de rénovation.
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